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La version 2015 du « Rapport annuel sur l’état de la fonction publique » a été présentée mardi 24 novembre aux membres du conseil commun de la fonction publique. Cette base de données fait cette année deux focus, l’un sur les absences des fonctionnaires et l’autre sur la formation professionnelle. Avec des comparaisons avec le secteur privé qui vont à l’encontre des idées reçues.
Références
On les disait plus absents que les autres catégories de fonctionnaires et de salariés. Or s’ils le sont un peu plus, ils s’arrêtent moins longtemps que les salariés du secteur privé. Et leur accès à la formation et leur connaissance des dispositifs parait facilité. C’est ce qui ressort de deux dossiers thématiques publiés dans le rapport annuel présenté mardi 24 novembre au Conseil commun de la fonction publique.
Arrêts maladie : plus fréquents mais moins longs
Sur l’absentéisme, les chiffres sont croisés avec ceux de l’enquête nationale « Conditions de travail » réalisée par l’Insee avec la Dares et la DGAFP et qui inclut désormais les fonctionnaires. Ainsi, un agent sur trois (35 % dans la fonction publique territoriale) a eu au moins un arrêt maladie dans l’année, pour 28 % des salariés du privé (32 % des effectifs de l’Etat et 33 % des hospitaliers). Mais pour 49 % de ceux qui s’arrêtent, l’interruption dure moins de huit jours, pour seulement 46 % des agents hospitaliers et des salariés du privé.
Dans les deux secteurs, les femmes s’arrêtent davantage et plus longtemps que les hommes mais, paradoxalement, moins souvent avec l’âge, alors que leurs arrêts sont plus longs. Enfin, les fonctionnaires les plus nombreux à s’absenter travaillent sur des postes de catégorie B et C et dans les métiers du social ou de l’entretien/maintenance.
Logiquement, l’exposition à des conditions de travail difficiles augmente la probabilité de s’absenter, précisent les auteurs de ce rapport qui résume ainsi la situation : « Cette analyse confirme que plus les salariés cumulent d’expositions fortes aux risques professionnels et psychosociaux, plus la probabilité d’être absent pour raison de santé est importante ».
Formation : accès plus fréquent mais pas toujours facilité
Le second dossier, sur la formation, offre lui aussi d’utiles comparaisons entre secteurs public et privé et par versant de la fonction publique. Il en ressort que les fonctionnaires ont davantage accès à des actions de formation que leurs collègues du privé : près des deux tiers des fonctionnaires (mais 48 % des contractuels) ont participé à un stage en 2012.
En commun avec le privé, les hommes se forment davantage que les femmes, mais l’écart se révèle moins important dans la fonction publique.
Dans les deux secteurs, la formation va davantage aux personnes déjà formées et diplômées. Ainsi, comme le précise le rapport, 72 % des agents de catégorie A ont accédé à au moins une formation professionnelle contre un peu plus des deux tiers de ceux de catégorie B et un peu plus de la moitié de ceux de catégorie C.
Les stages de courte durée – deux jours à une semaine – sont en outre plus courants dans le secteur public alors que les cursus professionnels sont plus courants dans le secteur privé. A l’avantage des fonctionnaires, les formations à leur initiative sont plus fréquentes et les stages suivis plus souvent collectifs.
Dans la fonction publique territoriale, le thème « services de sécurité » apparaît le plus répandu.
Mais accès plus fréquent n’est pas synonyme d’accès plus facile : « Les obstacles à la formation les plus cités sont l’employeur puis la charge de travail » mentionnent les auteurs de ce volumineux rapport annuel, qui relèvent également que des dispositifs, d’abord mis en place dans le privé, apparaissent désormais mieux connus dans le secteur public.
Ainsi de la validation des acquis de l’expérience, née en 2002 dans le secteur privé et transposée en 2007 au secteur public, que 77 % des fonctionnaires disent connaître. Ou le bilan de compétences, connu de 74 % d’entre eux. Mais ce n’est pas parce que trois quarts des fonctionnaires connaissent ces dispositifs qu’ils les utilisent…
Focus
L’essentiel des données sur la fonction publique
Si les effectifs de l’Etat augmentent légèrement (à fin 2013), c’est la territoriale et plus particulièrement l’emploi communal qui continue de croître. Le nombre de contractuels a continué d’augmenter dans les services de l’Etat et hospitaliers.
Par département, la hausse est supérieure à la moyenne en Corse, en Guyane et à la Réunion alors que les effectifs de fonctionnaires diminuent en Martinique.
Les femmes voient leur place renforcée, en effectifs et dans la hiérarchie. Sans surprise, le nombre de seniors progresse, en particulier dans la fonction publique territoriale, alors que le nombre de moins de 30 ans augmente en catégorie A dans les fonctions publique de l’Etat et hospitalière.
Les recrutements externes (41 000) ont progressé, à l’Etat et dans la territoriale, comme en 2012.
La mobilité concerne environ 8 % des agents (434 000) dans les trois fonctions publiques.
Les changements de catégorie hiérarchique sont beaucoup moins fréquents : ils concernent à peine 0,6 % des agents.
Le nombre de ceux qui se trouvent en détachement ou en disponibilité est stable.
Les effectifs continuent de vieillir et la part des départs après 60 ans augmente. Côté salaires, en euros constants, la baisse est estimée à 0,5 % pour l’ensemble de la fonction publique. Mais la rémunération nette moyenne des personnes en place a, elle, augmenté de 0,7 %, toujours en euros constants.
Enfin, dans la territoriale, la part des primes diminue.
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