
Gelé depuis plus de cinq ans, le point d’indice des agents de la fonction publique pourrait être revalorisé l’année prochaine.
Un électorat crucial pour la gauche
Jusqu’à récemment, l’actuelle majorité s’était montrée assez rigoureuse dans la gestion de la fonction publique. Le gel du point, couplé à la baisse puis à la stabilisation des effectifs et à la stricte tenue des primes, a permis de contenir la masse salariale de l’État à 81 milliards d’euros de 2011 à 2014, selon la Cour des comptes. Quant à la masse salariale de l’ensemble des fonctions publiques – État, hospitalière et territoriale -, elle a progressé de 2,3 % de 2010 à 2013, contre une hausse de 4,7 % en 2008-2009 et de 5,4 % dans les années 1990.
Mais, depuis quelques semaines, l’exécutif semble prêt à rouvrir les vannes. L’approche des élections – régionales en décembre et surtout présidentielle en 2017 – n’y est certainement pas pour rien. Les 5,4 millions de fonctionnaires sont un électorat crucial pour la gauche. Certes, Marylise Lebranchu a précisé que la mesure qui sera décidée en février «sera forcément limitée, compte tenu des contraintes budgétaires». Mais même une hausse limitée du point d’indice est très coûteuse. Ainsi, une augmentation de 1 % grève le budget du seul État de 1,5 milliard d’euros par an. En outre, le gouvernement a décidé fin septembre d’appliquer un protocole d’accord plus large sur la rémunération et la carrière des fonctionnaires. Or la Cour des comptes a chiffré à 4,5 milliards à l’horizon 2020 son coût pour les trois fonctions publiques. Le gouvernement réfute, lui, cette estimation, mais sans livrer la sienne.