Salaires : ce que demandent les syndicats de la fonction publique

Le rendez-vous salarial du 17 mars aura fait une première victime, le conseil commun qui devait se tenir mardi 15 mars, et que la ministre de la fonction publique, Annick Girardin, a accepté de reporter. Trois jours avant l’ouverture des négociations, les syndicats fixent leurs objectifs, en réclamant le dégel du point d’indice, mais à des niveaux variables.

 

 

La première rencontre officielle entre les organisations syndicales de la fonction publique et leur ministre de tutelle, Annick Girardin, aura finalement lieu jeudi 17 mars à 9h30. Le lieu de ce premier rendez-vous est hautement symbolique. Il s’agit de la salle de la Chapelle de l’Hôtel de Cassini, au 32, rue de Babylone. Ancienne adresse de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique, ses jardins jouxtent ceux de Matignon. C’est là que, historiquement, se sont déroulées les négociations importantes pour la fonction publique.

Report du conseil commun

Ce cadre d’exception sera-t-il à la mesure des attentes des organisations syndicales ? Pour l’instant, elles ont obtenu de la nouvelle ministre le report du Conseil commun de la fonction publique prévu mardi 15 mars, au profit du rendez-vous de jeudi, dont elles font leur priorité.

« Tout sera possible en matière de dialogue social si le rendez-vous salarial est un succès. C’est le message que l’on porte. Nous espérons qu’il sera entendu par le gouvernement et par la ministre », indique Luc Farré, secrétaire général Unsa Fonction publique.

« Nous agissons pour que cette revalorisation (du point d’indice, ndlr) soit significative, et non symbolique, ce qui veut dire qu’elle doit se voir sur les feuilles de paye. J’ai cru comprendre que la ministre le souhaitait aussi », avance Luc Farré.

Au sein de l’intersyndicale, le curseur varie sur ce que représenterait une augmentation significative de la rémunération des agents : certaines organisations seraient susceptibles d’accepter une revalorisation inférieure ou égale à 0,5 %, quand d’autres exigent le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 2010, année du gel du point d’indice.

Rattraper le pouvoir d’achat perdu

« Nous avons perdu 7,2 % de pouvoir d’achat. Dans ces conditions, même 1 % d’augmentation sera insuffisant », estime Denis Turbet-Delof, secrétaire général de Solidaires fonction publique. Son organisation demande 60 points d’indice pour tous les agents et une valeur du point portée à 5 euros. Des décisions qui, pour être actées, nécessiteraient un correctif budgétaire et ne pourraient se mettre en place avant 2017.

La délégation CGT placera, elle, jeudi, le curseur à 2 % d’augmentation au 1er avril 2016. Cela dans un premier temps : « Au-delà, c’est un plan de rattrapage des pertes accumulées depuis 2000 et amplifiées depuis 2010 que nous demandons », déclare Baptiste Talbot, secrétaire général de la Fédération CGT des services publics.

Sa confédération a déposé un préavis de grève du 17 au 31 mars pour couvrir les différentes actions liées à la loi travail.

Moins exigeante sur le niveau de revalorisation, la CFDT fait du dégel un préalable à un dialogue social de qualité. « Le dégel de la valeur du point d’indice est pour nous le point d’accroche. Si on ne le débloque pas, la suite des discussions va être difficile. La revalorisation ne peut pas se situer en dessous de 1 % », estime de son côté Claire Le Calonnec, secrétaire générale Interco-CFDT.

Alors qu’un rassemblement intersyndical, autorisé par la préfecture, est prévu jeudi à 10h30 à la station de métro Saint-François Xavier, à deux pas de l’Hôtel de Cassini, avant une éventuelle journée d’action le 22 mars, FO se démarque du mouvement en plaçant ses revendications au delà de la seule compensation de l’inflation, estimée à 8 % par cette organisation.

« Pour nous, un mouvement le 22, c’est très compliqué car l‘actualité interprofessionnelle, c’est la lutte contre la loi travail. Après la journée d’action du 9 mars, il y en aura une le 17 mars et une autre le 31 mars qui rassemblera les secteurs public et privé. On ne peut pas multiplier les journées de grève », précise Christian Grolier, secrétaire général de l’Union interfédérale des agents de la fonction publique Force Ouvrière.

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