Dans un contexte de suppression d’emplois (50 000 pour l’Etat d’ici à 2022) et compte tenu de l’évolution des métiers du fait de la transformation de l’action publique, le Gouvernement revalorise sensiblement les montants indemnitaires d’accompagnement des mobilités et modifie les dispositifs existants, dés le début d’année, avec la publication de plusieurs textes.
L’UNSA explique les nouveaux mécanismes.
Un décret simplifiant et modifiant les dispositifs et deux arrêtés revalorisant leurs montants ont été publiés le 28 février 2019 au Journal officiel de la République.
Le décret n°2019-138 du 26 février 2019 étend désormais les dispositifs indemnitaires d’accompagnement aux personnels ouvriers des établissements industriels de l’Etat et le cas échéant, aux personnels militaires détachés sur un emploi le permettant et en simplifie les modalités de versement.
La prime de restructuration de service (PRS) :
Cette prime peut être attribuée aux agents mutés ou
déplacés dans le cadre de la restructuration du service qui a
entraîné un changement de résidence administrative. Elle est versée en une seule fois, au moment de la prise de fonction de l’agent.
L’arrêté du 26 février 2019 fixe les montants de la prime de restructuration de service et de l’allocation d’aide à la mobilité du conjoint.
La prime de restructuration service est composée de deux éléments à montants variables :
- En fonction de la distance entre l’ancienne et la nouvelle résidence administrative d’au moins à 10 km (1 250 €) à une distance supérieure à 150 km (15 000 €)
- A noter : Les montants des distances entre 40-79 km et 80-149 km sont majorés de 3 000 € si l’agent a au moins un enfant même s’il ne change pas de résidence familiale.
- En fonction de la situation personnelle de l’agent qui a dû changer de résidence familiale, ayant un ou plusieurs enfants à charge (15 000 €) ou sans enfant (10 000 €) ou payer un loyer (12 500 €)
- Le total de la prime de restructuration de service peut atteindre le plafond de 30 000 € (contre 15 000 € auparavant) si les changements supportés par les agents à raison de la restructuration sont les plus contraignants.
- De plus, un montant forfaitaire de 7 000 € (au lieu de 6 100 € auparavant) pour l’allocation d’aide à la mobilité du conjoint (d’agent marié, concubin ou partenaire d’un pacte civil de solidarité) peut être accordé celui-ci est contraint de cesser son activité professionnelle.
Des dispositifs peu utilisés : la prime de restructuration de service pour un montant moyen de 6 000 € a été allouée à 1 400 bénéficiaires en 2017 et le complément à la mobilité du conjoint pour un montant 6 100 € l’a été pour 6 agents en 2018 (Sources DGAFP).
L’UNSA fonction Publique avait demandé lors des réunions de concertation en 2018 que la prime de restructuration de service soit revalorisée à hauteur de la prime d’accompagnement de la réforme territoriale (PARRE), réservée aux réorganisations résultant de la fusion des régions. C’est maintenant chose faite !
A noter : Les bénéficiaires, mutés ou déplacés dans le cadre d’une opération de restructuration de service qui quittent les fonctions sur lesquelles ils ont été nommés dans les douze premiers mois suivant cette nomination sont tenus de rembourser les montants perçus.
Le complément indemnitaire d’accompagnement (CIA)
Le décret du 26 février 2019 prévoit la mise en place d’un
dispositif de maintien, à titre personnel, de la rémunération,
dans le cadre d’une restructuration de service, par suite d’une
affectation, de détachement ou d’intégration directe d’un
fonctionnaire de l’Etat dans un autre corps ou cadre d’emploi de l’un
des trois versants de la fonction publique consécutif à une
mobilité imposée du fait d’une suppression de poste. Le complément
indemnitaire d’accompagnement est à la charge de
l’administration qui rémunère le fonctionnaire.
Ce décret a simplifié le dispositif en augmentant sa base unique
de calcul et en supprimant la dégressivité au titre de la durée
d’une même opération.
En effet, cette base de calcul prend en compte la rémunération brute
annuelle globale (au lieu du montant mensuel moyen des primes et
indemnités perçues).
Ce complément est désormais versé mensuellement pour une même
opération de restructuration pendant trois ans renouvelables
une fois. Son montant est alors réévalué au bout de trois ans s’il
existe une différence entre la rémunération d’origine et celle
dans l’emploi d’accueil, compte tenu du corps et du cadre d’emploi.
L’indemnité volontaire de départ (IDV)
Dorénavant, en cas de restructuration de service, une indemnité de départ volontaire peut aussi être attribuée aux fonctionnaires qui quittent définitivement la fonction publique de l’État à la suite d’une démission régulièrement acceptée et aux agents non titulaires de droit public recrutés en CDI qui démissionnent.
Le décret du 26 février 2019 permet désormais l’attribution de cette prime à ces agents se situant à deux années au moins de l’âge d’ouverture de leur droit à pension (au lieu de cinq auparavant).
C’était une revendication de l’UNSA Fonction Publique qui est maintenant concrétisée.
L’arrêté du 26 février 2019 fixe les modalités du montant modulé de l’indemnité de départ volontaire en cas de restructuration de service en fonction de l’ancienneté de l’agent.
Montant IDV = Rémunération brute annuelle perçue par l’agent au cours
de l’année civile précédant celle du dépôt de la demande : 12 x
Nombre d’années échues de service effectif (dans la limite de 24 fois
1/12ème de la rémunération brute annuelle
Ce dispositif de départ volontaire a été très peu utilisé et en
2018, seulement 490 agents en ont eu recours pour un montant moyen de
18 000 €.
L’indemnité temporaire de mobilité (ITM)
Dans le cadre de restructuration de service, une indemnité temporaire de mobilité peut aussi être accordée aux fonctionnaires, aux personnels ouvriers des établissements industriels de l’État, hormis ceux du ministère de la défense, et aux agents non titulaires de droit public recrutés en CDI, dans les administrations de l’État, dans ses établissements publics et dans les établissements publics locaux d’enseignement.
L’indemnité est attribuée à la double condition de l’exercice
réel d’une mobilité décidée à la demande de l’administration et de
l’existence d’une difficulté particulière à pourvoir un emploi.
Le montant de l’ITM est modulé à raison des sujétions
particulières imposées par l’emploi, dans la limite d’un montant
maximal pour la durée de la période de référence fixé par arrêté Elle
est payée en trois fractions successives :
- de 40 %, lors de l’installation du fonctionnaire dans son nouvel emploi ;
- de 20 %, au terme d’une durée égale à la moitié de la période de référence ;
- de 40 %, au terme de la période de référence.
Les dates d’entrée diffèrentes selon les dispositifs (voir article 14 du décret du 26 février 2019) mais les revalorisations de leurs montants sont effectives à compter du 1er janvier 2019.
Et pour les autres versants ?
L’UNSA Fonction Publique demande un accompagnement personnalisé dans les transitions professionnelles ainsi que l’adaptation des dispositifs de formation à l’évolution des métiers et cela, dans les trois versants de la fonction publique, en complément de mesures d’accompagnement pour les mobilités subies et les départs des agents fonctionnaires et contractuels.